Miss Titi - 18 Mai 2012, 21:19
L'équipe du site rappelle nos questions :
jvdoubov - 19 Mai 2012, 1:33
A tous mes amis inconnus de Deescaa
Miss Titi a l'air de craindre que le seul intitulé de "commission santé mentale" (une sous-commission de la commission santé des Verts) vous fera sortir les griffes et dégeuler tripes et boyaux.
Ce que je peux comprendre. Vous n'imaginez pas les horreurs que j'ai vues au cours de ma carrière de médecin généraliste au regard décalé (parce que j'ai remarqué que la plupart des confrères n'ont rien vu de ce que j'ai observé) :
- des enfants arrachés sans raison à leurs parents
- des parents qui confient leurs enfants 3 semaines pour une opération et qui retrouvent la garde de leurs enfants 2 ans plus tard
- des adolescents "punis" par des injections de neuroleptiques dans une unité d'hospitalisations "spéciale ados"
- des étrangers protestant pour leurs droits et hospitalisés de force, puis expulsés directement depuis l'hôpital psy où leur avocat n'a pa pu pénétrer
- et ainsi de suite...
Donc tout ce que j'ai entendu sur les psychanalystes qui culpabilisent les parents et font tourner les enfants en rond sans les aider, et même en empêchant toute aide réelle, le "packing" et tout ça, rien ne m'a étonné. Attristé, oui. Indigné, oui. Etonné, non.
Bref, je suis moi-même un membre de la commission santé des verts (mais pas de la sous-commission santé mentale).
Pourquoi on parle de commission "santé" ? Parce qu'on préfère essayer de maintenir ou préserver la santé, plutôt que de se concentrer sur "combattre des maladies".
Je ne veux pas vous mentir : je ne sais rien de la composition de la sous commission sur la santé mentale.
Mais je sais que dans la commission santé, les médecins ne sont pas majoritaires. Je suis persuadé que les psy sont minoritaires dans la commission santé mentale. S'il y en a ! Et s'il y en a, le plus probable, c'est que ce sont des psy tout à fait aussi décalés par rapport aux psys "normaux" que je suis décalé par rapport aux médecins "normaux".
Sinon, la problématique que vous évoquez, c'est une problématique de conflit avec des pratiques haïssables en provenance du système de soins à l'origine prévu pour les maladies psychiatriques (et qu'on ne devrait pas vous appliquer). C'est aussi une problématique de troubles mentaux provoqués par ces pratiques ou provoquées par l'absence de prise en charge adéquate de votre différence (prise en charge qui a sans doute plus à voir avec la fourniture de matériel ORL, des apprentissages, et une meilleure tolérance sociale qu'avec des soins psychiatriques dont vous n'avez aucun besoin).
Si vous évoquez cette problématique, alors je crois bien que la sous commission santé mentale est la plus adéquate. Parce qu'elle a déjà entendu parler de la maltraitance dans les hôpitaux et milieu psy, figurez vous !
Je comprends bien que vous réagissiez comme des chats écorchés. Mais ne jugez pas d'avance les membres de cette commission.
Bien amicalement
Jean.
Capabronstal - 19 Mai 2012, 12:29
oh!!un medecin qui ne fait pas peur!C est bien que ça existe car le jour ou je vais avoir un gros pépin je ne pourrais pas le gérer avec du bon sens et un sommeil réparateur comme l homme des cavernes moyen. C est une petite blague en passant mais peut etre que ça justifie un fil?
Miss Titi - 19 Mai 2012, 12:40
C'est là : L'accès aux soins pour nous ?
Miss Titi - 04 Juin 2012, 21:07
Réponses individuelles :
(finalement, nous en avons au moins une, malgré ce qui leur commission santé a précédemment indiqué)
Miss Titi - 06 Juin 2012, 13:56
Un truc qui m'ennuie beaucoup dans la réponse de Madame BAVAY et aussi celle de Madame OGET, c'est quelles supposent que les psychiatres "de base" ne nous considèrent plus comme psychotiques "a priori"...
En effet, je me vois mal dégainer mon MMPI (qui indique une absence totalement de troubles mentaux) à chaque fois... Et surtout, je vois mal tous les autistes adultes se trimballer avec un MMPI avec eux pour se défendre, puisque c'est une pratique de diagnostic encore marginale en France où l'on préfère encore beaucoup le talent artistique du diagnostiqueur aux arides tests validés statistiquement et scientifiquement...
Le second truc à m'ennuyer est généralisé : c'est de considérer que nous en tant qu'adultes sommes secondaires une fois passés entre les mailles du diagnostic avant nos 18 ans...
Que deviennent alors les 60% des hospitalisés de psychiatrie ?
Que deviennent les désocialisés parce que non diagnostiqués et considérés comme "désagréables" par les NT ? SDF ?
Comment se soignent les trop nombreux qui n'ont pas un traducteur bénévole pour prendre les contacts nécessaires à leurs suivis administratifs et médicaux ? Pour l'instant nous avons le choix entre les tutelles et curatelles ou être soignés uniquement en phases terminales ou alors que les maladies ont fait des dégâts irréversibles sur notre organisme ... Quel accès aux soins pour nous ? Cela reste une question dont personne ne s'occupe tellement les NT sont préoccupés des problèmes relationnels avec eux mais pas du tout de notre santé physique...
Je regrette que Miss Tigry n'ai pas fini son texte sur les problèmes pour accéder aux administrations, ne serait ce que pour retirer un dossier MDPH et obtenir des explications sur comment le remplir... Le projet de vie n'est écrivable qu'après le diagnostique et après avoir récupéré ce dossier... Belle course d'obstacle !
La réponse de Madame BAVAY reste cependant une des plus construites que nous avons reçues pour le moment, puisque Monsieur WOERTH nous a indiqué prendre le temps de la réflexions pour le faire...
En tous les cas, l'équipe du site est assez contente d'avoir des débuts de réponses même si il y aura surement à discuter avec les élus et à les sensibiliser à un autre point de vue que ceux de des associations de parents d'autistes... J'ai l'impression de parler de droits des femmes dans une société où seules les associations de parents de femmes auraient accès au droit de s'exprimer...